#partagetonféminisme Jour 06 - BD et Mangas

Hello

L’article de ce sixième jour du #partagetonféminisme porte sur les BD et les mangas.



Les BD et les mangas font partie intégrante de la littérature française depuis des années. On a toutes et tous lu des BD et des mangas petit.e.s : des Tintin, des Asterix, des One Piece, Lou, … qu’on empruntait aux cousin.e.s, frères et sœurs, au CDI ou à la bibliothèque. Je me souviens des heures de lectures de ces BD et ces mangas, sans me rendre forcément compte des représentations des femmes dans ces BD et mangas (ni même du racisme). Très rapidement, dans mes études de libraire, j’ai pris conscience des problématiques autour des femmes dans les BD et les mangas, que ce soit dans la représentation physique, mentale ou dans les faits.

Il existe plusieurs genres de manga :
  • Kodomo = enfant
  • Shonen = jeune garçon
  • Shojo = jeune fille
  • Seinen = jeune homme
  • Josei = adulte féminin
  • Hentai = manga pornographique
  • Yaoi = relation amoureuse et/ou sexuelle entre hommes
  • Yuri = relation amoureuse et/ou sexuelle entre femmes

On voit très facilement que ces différents genres de manga sont très segmentés et très genrés. Ils sont axés sur le genre de la cible : soit fille soit garçon, soit homme, soit femme et pas sur le genre de l’histoire. Les différents genres de mangas ont leurs codes propres : les shōnen sont des histoires d’aventures, de bandes d’amis et de rivaux comme One Piece ou Demon Slayer ; alors qu’au contraire, les shōjo sont des histoires d’amour, au collège ou au lycée, avec beaucoup d’amour et d’amitié, comme Fruits Basket ou Orange.

Donc, il y a une séparation distincte dans les genres du mangas très sexiste et genrée. Cela pose problème dès le départ, sans avoir commencé à lire. Dès le départ, il y a cette séparation : les femmes doivent lire des histoires d’amitié et d’amour et les hommes doivent lire des histoires d’actions et d’aventures. C’est extrêmement dévalorisant. Avant que vous me le disiez dans les commentaires, je sais qu’il y a beaucoup de femmes qui lisent des Shonen, des Seinen et des Yaoi et beaucoup d’hommes qui lisent des Shojo, des Josei et des Yuri ; moi-même, je lis des shonen et des seinen, comme L'Atelier des Sorciers ou Les Carnets de l'Apothicaire (qui sont deux séries de seinen, avec des personnages principaux féminin). De plus, au sein même des histoires, dans la majorité des mangas, les femmes sont dévalorisées, que ce soit dans les rôles attribués, dans leur personnalité, dans les relations amicales ou amoureuses et dans le dessin. Les hommes sont beaucoup plus mis en avant : on les retrouve majoritairement dans les rôles principaux ou alors comme précepteurs ou comme centre des préoccupations des personnages féminins, et ce, quel que soit le genre du manga. Dans la majorité des mangas, les femmes sont hypersexualisées, notamment avec des tailles très fines, des poitrines très développées ainsi que des vêtements très courts et près du corps.

Ces représentations malsaines des femmes entraînent bien d’autres problèmes autour de celles-ci. Entre rôles dévalorisants et faibles, agressions sexuelles, viols, enlèvements, harcèlements, romantisation des relations toxiques ou malsaines, etc. les femmes ont une très mauvaise place dans les mangas en général. Les exemples sont nombreux, ne serait-ce que dans One Piece, Naruto, Fairy Tail ou d’autres séries très connues.

Heureusement, de plus en plus de mangas féministes avec une meilleure représentation des femmes émergent et cassent cette image des mangas sexistes. Je peux citer les séries Reine d'Égypte, Les sorcières de la fin du monde, L'Atelier des Sorciers ou Les Carnets de l'Apothicaire (bien que j’ai trouvé que dans ce dernier, certaines femmes rentraient dans les clichés : corps très fin et poitrine disproportionnée). Dans ces séries, les femmes ont les rôles principaux, elles ont des rôles variés importants et prennent le pouvoir.


Depuis le début de l’article, je me suis intéressée aux mangas car je trouve que le manga est plus problématique que les BD dans les représentations des femmes. Bien qu’il y a aussi énormément de choses à dire sur les Bandes-Dessinées.

Lorsqu’on regarde un peu l’historique de la BD, surtout avec les BD franco-belge ou les comics (qui nous viennent des Etats-Unis) au XXe siècle, les femmes ont été longtemps mises de côté et invisibilisées que ce soit dans les histoires mais aussi les autrices de BD.

Pendant très longtemps, les autrices de Bandes-Dessinées étaient méconnues, peu voire pas connues ni présentes dans les rayons de librairies et liste de prix littéraires. Je pense notamment au très connu prix du Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême, qui a fait scandale à plusieurs reprises. Pendant des années, les listes de ce prix ne comprenaient quasiment que des auteurs de BD, sans aucune femme ou peu. Je pense notamment à l’édition de 2016, lorsque j’étais en BTS d'Édition, le Grand prix du 43e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême est lancé et parmi la trentaine d'auteurs en lice, il n'y a que des hommes. Aucune femme. Ce qui est extrêmement choquant, qu’en 2016, on ne puisse pas proposer d’autrices pour un prix littéraire … Le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme s’est révolté et a dénoncé cette invisibilisation des autrices de BD.


Cet événement a permis une avancée dans la lutte pour les femmes dans le monde très fermé de la BD, bien qu’il y ait encore malheureusement beaucoup d'inégalités entre les auteurs et les autrices. Notamment par rapport à la rémunération, encore et toujours, et ce dans tous les domaines. D’après l’article du Parisien, une créatrice sur deux vivrait en dessous du seuil de pauvreté. Dans le milieu de la BD, les hommes ont toute la place et ont du mal à la laisser aux femmes, et même les éditeurs s’y mettent soit en proposant beaucoup plus de projets aux auteurs qu’aux autrices, soit en invitant de nombreux auteurs aux salons du livres : ce qui encourage l'invisibilisation des autrices.

Comme pour le manga, de plus en plus d’autrices prennent la place qui leur revient dans ce milieu très masculin de la Bande-Dessinée. Je pense notamment à Pénélope Bagieu, l’une des pionnières actuelles de la lutte pour les Droits des Femmes et des autrices de BD, avec sa sublime série les Culottées (dont Emilie vous parlait dans son article sur la Revalorisation historique) ou Emma Clit, avec sa série Un autre regard.


Je vous partage aussi quelques BD féministes qui m’ont énormément intéressée :

  • Histoire(s) de femmes : 150 ans de lutte pour leur liberté et leurs droits de Marta Breen et Jenny Jordahl
  • Tant pis pour l'amour : Ou comment j'ai survécu à un manipulateur de Sophie Lambda
  • Il fallait que je vous le dise d’Aude Mermilliod
  • Baiser après #Metoo : Lettres à nos amants foireux d’Ovidie et Diglee
  • Sea, Sexisme and sun de Marine Spaak
  • I'm every woman de Liv Strömquist (conseillé par Emilie)



Retrouvez les articles qui m’ont inspiré, juste en dessous :

Et les créatrices de bande dessinée contre le sexisme ici

Tu es arrivé.e jusque-là? Merci beaucoup d’avoir lu cet article écrit par @mathilde_litteraire, corrigé par @milou_arias, édité ensemble avec beaucoup de good vibes !

N’hésite pas à partager et à nous dire ce que tu en penses avec le hashtag #partagetonféminisme

Et retrouve l’article d’hier qui portait sur les vêtements.

Que du Love !

Mathilde Littéraire

Commentaires

  1. Coucou !
    J'avoue que je n'accroche pas du tout aux mangas !
    Bisous

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    Réponses
    1. Coucou,
      ça arrive haha, qu'est-ce que tu n'aime pas dans les mangas ?
      Bises

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