#partagetonféminisme Jour 07 - Menstruation

Jour 7 de #partagetonféminisme, et aujourd’hui nous nous retrouvons pour parler des Menstruations ! Les Anglaises ! Abondantes, douloureuses ou alors joyeuses, bien des adjectifs et des clichés décrivent le cycle menstruel. Effectivement, il est temps que ce tabou devienne un véritable sujet de société sans qu’il soit chuchoté, et cela peu importe le pays, parce que chaque mois, il y a encore des femmes qui sont punies, cachées et humiliées à cause de leur utérus. Aujourd’hui, je voudrais aborder des avancées en matière de pensées et de praticité par rapport aux règles; et terminer par un rapide récapitulatif de l’évolution de la représentation moderne des menstruations.



Je voudrais vous présenter un livre Notre corps, nous-mêmes par un Collectif de femmes françaises. Paru en 2020, ce guide complet et réactualisé pour la 2ème édition porte sur le corps des femmes : comment le comprendre et en prendre soin. C’est la version française du collectif étatsunien Our bodies ourselves en 1975, et avec une première édition française en 1977. Presque 43 ans entre les deux éditions françaises et bien des connaissances ont été développées et sont à partager. Avant tout, ce que j’aime de cet ouvrage est l’usage ultra-inclusif autant par l’écriture que par les femmes concernées, c’est-à-dire que peu importe genre/sexualité/handi, toute femme peut et doit lire ce guide ! Il est composé de plusieurs chapitres: chapitre 1 “corps et genre”; chapitre 2 “sexualités”; chapitre 3 “Produire et se reproduire”; chapitre 4 “Santé et Médecine”; chapitre 5 “Violences et autodéfense”; avec deux cahiers “anatomique” et “les règles et la ménopause”. C'est le deuxième cahier qui nous importe pour cet article. En effet, on comprend très vite que la honte et la dissimulation qui entourent les règles sont dues à la confiscation du savoir féminin par une appropriation anatomique du savoir scientifico-médical masculin faisant de chaque sujet-thématique féminine un désintérêt des plus total et une invisibilisation des maux corporels, ce qui a permi aux clichés de proliférer. Ce cahier sur les règles comporte des photos, des dessins explicatifs, de l’histoire et de la sociologie, ce qui permet une vision complète et complexe du cycle menstruel, sans que celui-ci soit réduit à des humeurs hormonales et une coulée de sang. De plus, on trouve des témoignages, qui permettent de s’identifier, et ainsi mieux comprendre les explications médicales. En effet, le cycle menstruel est d’abord expliqué aux niveaux hormonaux et musculaires, mais aussi elles soulignent les paramètres extérieurs comme les contraceptions, l’alimentation, les activités et pollution qui interviennent dans la vie quotidienne de l’utérus. De plus, un passage détaille comment mettre un tampon applicateur et une cup. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvées bien surprises une fois qu’on nous a laissé un tampon dans la main lors de la première application. Ce cahier permet vraiment de “banaliser” les règles, un sujet sérieux comme un autre. Ce collectif de femmes évoquent aussi les différentes maladies et n’hésitent pas à inviter les lectrices à consulter le gynéco ou à s’auto consulter. Enfin, chaque chapitre et cahier se conclut par une liste de sources diverses qui permet à toutes de trouver une piste de connaissances propre à sa manière de découvrir et d’apprendre, comme des essais, des films, des bd, des sites internet, des podcast ou encore des associations.

Dans ce deuxième point, j’aimerais parler des différentes protections hygiéniques qui existent et qui peuvent être trouvées en France. Même s’il y a de la publicité, de trop nombreuses jeunes filles et femmes ne sont pas averties de leur existence et utilité. Luttons ensemble contre la précarité menstruelle et la méconnaissance de notre corps ! #NonàLaPrécaritéMenstruelle.

-Avec un usage unique : on a les serviettes, les tampons mais aussi le papier toilette. Cela peut sembler surprenant, mais par l’oubli ou le manque d’argent, des femmes l’utilisent, et cela ne remet pas en question leur hygiène, on ne doit pas se sentir humilié, c’est un moyen comme un autre. Dans tous les cas, il faut bien penser à changer ces trois protections toutes les deux heures si possible. On rappelle bien qu’il serait mieux de consommer des marques bio, car elles ne comportent pas de perturbateurs endocriniens, de solvants ou de parfums qui peuvent irriter les muqueuses. Chacune selon son budget!

-Avec un usage réutilisable : on trouve les culottes menstruelles, la serviette lavable et la cup. Bien entendu, c’est mieux si vous prenez des marques avec une fabrication en Europe, pour éviter la présence de fibre dangereuse pour vos muqueuses. A l’unité, la culotte menstruelle coûte 25-40€ (made in Europe) vous avez des marques comme Réjeanne, Petites Culottées et Elia lingerie. Concernant la cup, les marques recommandées sont Loulou cup, Intimate melody cups et MeLuna. Le coût est de 15-24€ et à changer tous les deux ans. 

-Avec des techniques
: en vous entrainant un peu (beaucoup haha), vous pourrez pratiquer le flux instinctif libre, ou alors sans prise de tête le “free bleeding” (le saignement libre). Le premier consiste à contracter son périné de choisir quand évacuer le flux. Vous ressentez alors mieux votre corps et surtout vous choisissez ! Le deuxième est tout simplement… Laissez couler ! Il n’y a aucune honte à éprouver d’avoir ses règles !

Enfin, je voudrais insister sur le fait que l’accès aux menstruations dépend d’une situation financière, que toutes femmes n’a pas forcément: “En moyenne, avoir ses règles coûte 5000€ au cours de la vie” !!! S'il-vous-plaît, ne jugez pas, aidez les femmes peu importe la situation. Cela demande des fois un effort pour demander une protection, alors que cela ne devrait pas être le cas. Un sujet sérieux comme un autre, qui montre bien les écarts entre les classes économiques…

Le dernier point à aborder avec vous est l’évolution de la représentation moderne de l’hygiène menstruelle. En France, jusqu’en 2015, les protections hygiéniques étaient considérées comme un “produit de luxe” taxé à 20%... Maintenant c’est un produit de première nécessité, toujours payant avec une taxe de 5,5%. Devinez quoi, le changement de taxe n’a pas du tout entraîné une baisse du prix, les marques ont gardé les mêmes tarifs… Alors que dans certains pays, hors de l’Occident (et oui !) ces produits ne sont pas taxés et que leur prix est suivi pour que toutes les femmes puissent les acheter. Le débat sur leur prix a été ravivé lors de la pandémie avec le masque ou encore lors de la mise en place de distributeur gratuit dans les lycées.

En plus du prix, des taxes et bien s’ajoute l’absence de la liste des produits contenus dans ces protections hygiéniques de grande production. Super ! Depuis, 2019, les marques comme Nana ont été appelées sur les réseaux sociaux à donner leur liste aux consommatrices. Résultats : beaucoup trop de produits chimiques ! 

La précarité menstruelle est aussi dû à l’accès aux toilettes. En effet, “2,3 millions de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires de base.” Ce qui a pour conséquence, que de nombreuses femmes n’ont pas d’intimité pour se changer. Ce chiffre révèle aussi que tous équipements publics sont plus faciles d’accès pour les hommes non handi, ce qui crée une exclusion de l’espace et de la vie publique pour tous et toutes les autres. L’activisme menstruel naît de ce constat et s’incarne par le mouvement Right to pee (le droit de faire pipi).

Enfin, je voudrais terminer par les nombreuses applications qui permettent la visibilisation et le suivi du cycle menstruel. Bien sûr, le calcul est fait à partir d’un cycle menstruel parfait de 28 jours. N’oubliez pas que votre ressenti est toujours plus important que celui d’une application. Cette visibilisation passe aussi par la représentation du sang menstruel qui passe du bleu au rouge dans les publicités. Nous ne sommes plus des descendantes d’Avatar !!!

“Chacune de nous réagit différemment aux règles. Ce qu’on vous demande c’est d’accepter notre douleur, pas de la comprendre ni de la juger.” 


“Ce n’est pas parce que tu ne la vis pas que ma douleur n’existe pas.”

Plusieurs citations sont extraites de l’Atlas des femmes de Joni Seager.

Tu es arrivé.e jusque-là? Merci beaucoup d’avoir lu cet article écrit par @milou_arias, corrigé par @mathilde_litteraire, édité ensemble avec beaucoup de good vibes!

N’hésite pas à partager et à nous dire ce que tu en penses avec le hashtag #partagetonféminisme

Et retrouve l’article d’hier qui portait sur les Manga et les BD.

Que du Love! 

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