#partagetonféminisme Jour 013 - Sorcières

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En ce treizième jour de #partagetonféminisme, nous abordons le vaste sujet des Sorcières. Quelque soit ce que les sorcières représentent pour nous, elles peuplent notre imaginaire depuis toujours, elles ont toujours étés présentées dans nos sociétés et suscitent beaucoup de débats et de fantasmes. Leur histoire et leur image ont évoluées à travers les siècles, entre potions magique, nez crochu, balai volant, chapeau pointu, sexualité libre, lien avec le diable, vieilles femmes ou jeune femme, puissantes, rempli de mystère, de Circé à Hermione Granger, en passant par les bûchés et les contes de fées, je vous embarque dans l’univers des sorcières, avec plusieurs livres, podcasts et même un jeu de société.

Mon article sera divisé en six parties :

1. l’Antiquité
2. le Moyen-Âge
3. la Renaissance
4. le XIXe siècle et le Romantisme
5. le XXe siècle, les Sorcière politiques et féministes
6. la Pop-culture

Introduction :

Les sorcières ont toujours fait partie du folklore humain, à travers les siècles et les continents. On a commencé à retrouver des traces du mot “sorcière” à partir du XIe siècle, bien que leur histoire ait commencé dès l’Antiquité.

Partie 1 : l’Antiquité

A cette période allant de l'invention de l'écriture vers 3300-3200 av. J.-C. jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, on ne parle pas de sorcière ou de sorcellerie mais plutôt de magiciennes, de déesses, de druidesses et de prêtresses. Cela s’explique par les religions polythéistes et multiples, respectant la nature et la Terre. Les mythologies Grecques, Romaines ou Égyptiennes apparaissent où chaque Dieu et Déesse sont associés à la Terre. Circé et Médée font leurs apparitions. Circé est la fille du Soleil Hélios et de l’Océanide Perséis, une puissante magicienne dont Madeline Miller a écrit un magnifique livre. Médée est la fille d'Æétès, roi de Colchide, et de l'océanide Idyie dont le nom signifie aussi rusée et savante. Ce sont deux grandes magiciennes de l’Antiquité.

Partie 2 : le Moyen-Âge

Ah, sacrée période que le Moyen-Âge, pour les sorcières et pour les femmes en général. A cette période, les multiples religions polythéistes sont peu à peu remplacées par la religion chrétienne. Durant cette période de dix siècles, la magie et ses pratiques sont de plus en plus jugées, méprisées et associées au Diable. La magie devient sorcellerie et les magiciennes deviennent des sorcières. On ne parle plus de rites païens mais de cultes sataniques. La sorcellerie est vue comme une hérésie contre le christianisme.

Durant cette longue période, les magiciennes deviennent des sorcières adoratrices du Diable, perçues comme des êtres dangereux, des hérétiques, à éliminer. C’est le début des chasses aux sorcières : la poursuite, la persécution et la condamnation systématique de personnes accusées de pratiquer la sorcellerie, dans le monde chrétien. La Chasse aux sorcières commence vers 1184 avec les premiers bûchers et procès en sorcellerie par l’Eglise.

Partie 3 : la Renaissance

Cette période de l’histoire est une époque de progrès et de renouveau, une période d’art, de littérature et de philosophie. Mais c’est aussi une période terrible pour les sorcières car ce sont des siècles de violence et d’horreur. L’Eglise veut purifier les peuples et les femmes, comme les juifs ou les lépreux, sont le nouvel ennemi contre le mal. Car dans la religion chrétienne, les femmes descendent toutes d'Eve, la pécheresse.

Les femmes font peur et deviennent suspectes aux yeux de l’Eglise et de l’Etat. La création et l’essor de l’imprimerie va permettre la diffusion des ouvrages consacrés à la lutte contre la sorcellerie. Il y en a notamment un qui contribue à la mauvaise réputation des sorcières, il s’agit du bien triste best-seller Malleus Maleficarum rédigé par deux dominicains, publié vers 1486 et sera très largement diffusé en Europe. Ce livre donne naissance aux stéréotypes des sorcières durant les siècles suivants. Et ne va rien arranger à la Chasse aux Sorcières. Au contraire, ce livre permet malheureusement une flambée (c’est le cas de le dire) des procès pour sorcellerie.

Durant cette deuxième vague, de simples suppositions, d’accusations et de témoignages suffisent pour dénoncer les femmes et les transformer en sorcières. Les signes sont partout, tout peut être vu comme un signe. Les guérisseuses et les sages-femmes sont les premières à être incriminées. Si quelque chose se passe mal durant la grossesse ou l’accouchement, les parents accusent la sage-femme d’avoir jeter des sorts ou voler les nourrissons pour les remplacer par le fils du Démon. Les hommes médecins veulent s'octroyer le monopole des corps malades et des naissances. Les veuves, les femmes âgées, mais aussi les jeunes femmes aux beautés exceptionnelles attirent aussi les jugements et la haine ; elles sont souvent dénoncées par leurs voisins et finissent sur le bûcher.

Dans son livre les Sorcières, Céline du Chéné partage les étapes sur les procès de sorcières que je vous partage ici :

• Accusation,
• Interrogatoire,
• Torture,
• Geste “médico-légal”,
• Aveu,
• Condamnation à mort.

Au total, la chasse aux sorcières aurait fait entre 60 000 et 100 000 victimes dont 80% de femmes. La religion chrétienne et la misogynie sont les causes principales des chasses aux sorcières.

Partie 4 : le XIXe siècle et le Romantisme

Progressivement, les mentalités évoluent. Le XVIIe siècle laisse sa place au XVIIIe siècle, qui fait tomber dans l'oubli les sorcières et les cruautés des siècles passés.

Le XIXe siècle est le siècle du romantisme, de l’angoisse, des sentiments et de l’imaginaire, la fascination pour la nuit, le mystère, les monstres et le fantastique. On y voit l’apparition des vampires, les revenants, les loups-garous et les sorcières, dans la littérature, la peinture, la danse… C’est la naissance d’une sorcière romantique et rebelle. L’historien Jules Michelet (1798 - 1874) publie son récit La Sorcière chez l'Éditeur Bruxellois Lacroix. Ce livre, mélange entre essai et roman, réhabilite les sorcières. Dans le même temps, les frères Grimm rédigent les contes de fées des campagnes allemandes, en fixant les clichés et préjugés des temps passés.

Le cinéma fait peu à peu son apparition et le XXe siècle également. Les sorcières s'emparent également de ce média, avec notamment Disney, avec Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) ou le Magicien d’Oz (1939).

Partie 5 : le XXe siècle, les Sorcière politiques et féministes

A partir du XXe siècle et plus particulièrement, à partir des années 70, les Sorcières prennent un nouveau tournant, celui de leur réhabilitation.

Les sorcières manifestent au côté des féministes. Les sorcières sont libres, militantes et défendent l’environnement, les droits des femmes, les droits des LGBTQIA+. Les sorcières deviennent des icônes féministes.

Aux Etats-Unis, le 31 octobre 1968, est créée le mouvement Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell soit WITCH ou Conspiration internationale des femmes terroristes issue de l’enfer. En Italie, l’un des slogans les plus populaires était “Tremate, le streghe son tornate” soit “Tremblez, les sorcières sont de retour”. En France, de 1975 à 1982, une revue féministe, artistique, littéraire et politique est publié bimestriellement : Sorcières, les Femmes vivent.

Panneaux brandis lors de la Marche pour les Droits des Femmes, samedi 05 mars 2022,

à Annecy.

Partie 6 : la Pop-culture

Avec l’apparition du cinéma et la littérature fantastique au XIXe siècle, les sorcières voient leurs images peu à peu changer, jusqu’aux XXe et XXIe siècles. Peu à peu, des séries télévisée comme Ma sorcière bien-aimée (1964 - 1972), Charmed (1998 - 2006) ou Sabrina, l'apprentie sorcière (1996 - 2000) et des romans tel que Harry Potter, avec le personnage d’Hermione Granger font leurs apparitions et changent l’image des sorcières. On découvre des sorcières intelligentes, fortes, indépendantes, positives.

Le XXIe siècle arrive avec des sorcières libres, révoltées et positives, où tout est possible pour elles. Les sorcières ont vu leur image évoluer et changer, à travers les siècles.

Conclusion :

Pour écrire cet article, je me suis appuyé sur deux livres merveilleux que je vous présente juste après :

• Le magnifique documentaire Secrets de sorcières : Une initiation à notre histoire et nos savoirs de Julie Légère, Elsa Whyte et Laura Pérez, publié par La Martinière Jeunesse. Je vous l’ai déjà chroniqué juste ici.

• Le très complet essai Les Sorcières : Une histoire de femmes de Céline du Chéné, publié chez Michel Lafon, en collaboration avec France Culture. L’autrice a écrit ce livre suite à sa série documentaire Sorcières sur France Culture.

• Pour finir cet article, je souhaite également vous présenter un jeu de société, édité par 404 Editions : Witch Night, Libérez les vibrations de votre féminin sacré intuitif et laissez les étoiles vous guider vers la victoire cosmique. Un jeu de société pour 2 à 6 joueur.e.s pour en apprendre plus sur l’univers des sorcières.

Tu es arrivé.e jusque-là ? Merci beaucoup d’avoir lu cet article écrit par @mathilde_litteraire, corrigé par @milou_arias, édité ensemble avec beaucoup de good vibes !

N’hésite pas à partager et à nous dire ce que tu en penses avec le hashtag #partagetonféminisme

Et retrouve l’article d’hier qui portait sur la Visibilisation de l’amour non-hétérosexuel.

Que du Love !

Mathilde Littéraire