Les Adieux à la Reine - Chantal Thomas

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je reviens aujourd’hui pour une chronique spéciale ! Il s’agit plutôt d’un compte-rendu de lecture obligatoire pour mon cours de Culture Générale et Expression sur le livre Les Adieux à la Reine de Chantal Thomas.

Les Adieux à la Reine a été écrit par Chantal Thomas et publié le 28 août 2002, aux éditions du Seuil, dans la collection Points. Il a reçu le prix Femina, la même année.




Ce livre parle de la Révolution Française et plus particulièrement de Marie-Antoinette, pendant les 14, 15 et 16 Juillet 1789, à travers les souvenirs d’Agathe-Sidonie Laborde. Cette femme est une des lectrices de Marie-Antoinette et a dû fuir sous les ordres de la Reine et alors qu’elle fête ses soixante-cinq ans, chez elle à Vienne, elle se souvient de cette période dure et mouvementée de sa vie.
Quelles formes l’extraordinaire prend-t-il dans ce romant ?
Tout d’abord, il faut s’intéresser à l’extraordinaire du personnage de Marie-Antoinette telle qu’on l’a voit par la narratrice et par les autres personnages et ensuite, l’extraordinaire de la Révolution Française sera abordé.

Parti 1 : L’extraordinaire de Marie-Antoinette

Agathe-Sidonie Laborde est le personnage principal du roman, elle raconte ses souvenirs de la Révolution Française, en décrivant ce qu’elle a vécu pendant trois jours. Elle était la lectrice-adjointe de la Reine et avait un lien particulier avec celle-ci. Pour Agathe-Sidonie Laborde, la Reine est un être à part, celle-ci est vraiment une Reine, un ange descendu du ciel en apportant la grâce et la beauté à l’état pur. La Reine est un être extraordinaire pour Agathe-Sidonie dès la première fois où elle l’a voit : « Pourtant la première vision que j’ai eu de Sa Majesté m’a plongée dans un état de ravissement inouï » - « Cette apparition avait quelque chose d’incroyable, un élément de fantastique qui devait marquer à jamais toutes les images qui lui ont succédé. Je crus voir un feu se mouvoir. » Page 15 – « Ma vie à la Cour, la constance de ma préoccupation pour la Reine avaient développé chez moi, avec l’art de ne jamais manquer une occasion de la contempler, celui, plus mystérieux de percevoir sa présence bien avant de la voir. » Page 198. Cette fascination pour Marie-Antoinette a quelque chose d’extraordinaire car elle est idolâtrée, représentée comme une déesse par la narratrice qui se met en retrait pour laisser place à son amour pour la Reine. Finalement, on en sait plus sur Marie-Antoinette que sur Agathe-Sidonie, cette dernière la rendant extraordinaire.

Mais Agathe-Sidonie Laborde n’est pas la seule à rendre Marie-Antoinette si extraordinaire. À la cour du Roi comme le peuple, les différents protagonistes ont chacun son avis sur cette Reine étrangère. Pour les uns, ils se rangent de l’avis d’Agathe-Sidonie : Marie-Antoinette est comme une déesse, un être extraordinaire, qui a sa place sur le trône ; tandis que les autres la prennent pour un imposteur, une fille qui n’a rien à faire sur le trône de France ! Surtout pendant la Révolution Française. Ce roman laisse entrevoir ces différentes facettes de l’amour de la cour et du peuple pour la Reine pendant cette période mouvementée où elle est peu à peu abandonnée par ses « amis » : « La Reine m’apparut de dos. Elle était seule, un bougeoir à la main. Elle se tenait devant une porte. Elle priait pour qu’on lui ouvrît. Après un temps d’attente, elle essayait auprès d’autres amis. Elle était accueillie, devant chaque porte, par le même silence. Alors elle a perdu patience, s’est indignée, a lancé des reproches. » Page 198. L’extraordinaire dans la relation entre la Reine et son peuple réside dans le fait qu’elle ne laisse pas indifférent les personnes qu’elle croise.


Partie 2 : L’extraordinaire de la Révolution Française

Ce roman, en plus de parler de Marie-Antoinette, raconte trois jours de la Révolution Française, toujours sous le point de vue d’Agathe-Sidonie Laborde, cette jeune lectrice-adjointe de la Reine. Pour une fois, il y a le point de vu de quelqu’un de la cour de Versailles. La Révolution Française est un petit peu arrivée par surprise pour les habitants de Versailles et la narratrice le montre bien, par exemple en humanisant la Peur et la Panique : « La Panique avait foncé en aveugle et omis de se retourner en arrière pour jouir des fruits de sa tempête. » – « elle sévissait en liaison avec le peuple rebelle. Il avait la Panique avec lui, nous l’avions contre nous : […] j’ai compris depuis que la Panique agissait également des deux côtés, […]. » pages 196-197. La narratrice va alors tout faire pour survivre face à cet extraordinaire événement qu’est la Révolution Française.
Le peuple bouleverse le quotidien de Versailles, pour eux, c’est quelque chose d’extraordinaire : le peuple ose se révolter et prendre la Bastille, ils osent dresser une liste de personnes qui doivent disparaitre. Et cela terrifie Versailles, ils ne savent pas ce qu’il faut faire. Certains fuient Versailles tandis que d’autres viennent se réfugier sous la tutelle du Roi. Les alliances ne tiennent plus avec le Roi. Sa cour n’a qu’une seule chose en tête : sauver leur tête ; quitte à tout abandonner, même leurs enfants, leurs parents, leurs domestiques ou leurs meubles. Le peuple a réussi l’extraordinaire chose que de semer la panique dans la cour du Roi et non l’inverse.

La Révolution Française est un événement extraordinaire en soi, un changement fondamental dans l’Histoire de France. Le peuple a réussi à se soulever face à deux personnages aussi extraordinaires qu’ordinaires que sont le Roi et la Reine. L’extraordinaire dans ce récit prend plusieurs formes : il prend la forme de la Reine Marie-Antoinette mais aussi celle de la Révolution Française et du peuple.

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